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Rapatriement de 1.398 orpailleurs nigériens du Burkina Faso : S.E Brigi Rafini s'enquiert des conditions de séjour des orpailleurs rapatriés du Burkina Faso

Le Premier ministre Brigi Rafini a visité, samedi dernier, le site d'accueil de Séno, situé sur la route de Say, o๠sont installés, pour deux semaines, les 1.350 orpailleurs nigériens rentrés, du Burkina Faso. Leur retour est lié à  la fermeture des sites d'orpaillage, suite à  des bagarres les ayant opposés aux orpailleurs burkinabés. Ces compatriotes rentrés au pays la veille, c'est-à -dire le vendredi 2 mai 2020, ont été accueillis, à  l'entrée de la ville de Niamey par plusieurs personnalités dont, le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l'Intégration africaine et des Nigériens à  l'extérieur, M. Kalla Ankouraou, celui de l'Action Humanitaire et de la Gestion des catastrophes, M. Laouan Magagi, le président de la Délégation Spéciale de la ville de Niamey, M. Mouctar Mamoudou et des responsables de l'Organisation Internationales pour les Migrations (OIM) au Niger. Ces 1.350 Nigériens ont directement été acheminés au niveau du Centre d'accueil de Séno. C'est pour s'enquérir de conditions d'accueil et de séjour de ces compatriotes que le Chef du gouvernement a effectué ce déplacement.

«Camp a été rapidement monté, pour accueillir nos compatriotes qui viennent du Burkina Faso. Pour cette 1ère vague, ils sont près de 1.350 personnes. D'autres vagues moins importantes s'ajouteront à  celle-ci», a déclaré le Premier ministre à  l'issue de cette visite. Selon le Chef du gouvernement, ces Nigériens, pour la plus part, étaient partis au Burkina Faso pour chercher de l'or. «Suite aux démêlées qu'ils ont eu sur place, ils ont décidé de rentrer au pays. Pour leur rapatriement, beaucoup d'actions positives ont été entreprises en faveur de cette communauté, d'abord par les autorités burkinabés, aussi bien au niveau national que régional», a-t-il ajouté.

Brigi Rafini a saisi l'occasion pour adresser ses remerciements à  tous les acteurs ayant contribués à  cette action. «Nous remercions vivement les autorités de ce pays voisin, qui ont su très bien géré la situation. Nous disons aussi un grand merci à  l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), pour avoir facilité le transport, avec des dizaines de bus et aussi à  travers la prise en charge de nos compatriotes, à  travers un certain nombre de dépenses sur ce site, notamment l'achat des produits alimentaires et non alimentaires. Nous remercions aussi les autres collaborateurs dont les agents de la santé et ceux de la sécurité, qui s'y sont bien investis, pour la bonne mise en place et un bon séjour de ces rapatriés», a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a également indiqué avoir constaté que des bonnes dispositions ont été prises. «Nous avons prodigué des conseils à  ces compatriotes, qui n'étaient pas là  quand les mesures préventives ont été édictées par les autorités, pour contrecarrer la propagation du Covid-19. Ils ont donc compris la nécessité de faire un séjour de deux semaines d'observation, avant que chacun rejoigne son village. Car aussi bien eux que leurs villages ont besoins d'être protégé de cette pandémie. Nous pensons que le message est bien passé. Nous pensons que progressivement ils vont s'adapter et prendre en main leur destin. D'après le sondage que nous avons fait, nous constatons qu'ils sont tous pressés de rejoindre leurs localités pour s'adonner à  leur occupation traditionnelle qu'est le travail des champs», a conclu le Chef du gouvernement. Pour rappel, ces 1.350 rapatriés étaient arrivés la veille et accueillis par plusieurs personnalités, à  l'entrée de Niamey.

Une quarantaine de bus transportant des centaines d'orpailleurs accueillis à  l'entrée de la capitale

Il était exactement 1 heure 28 minutes, ce samedi 2 mai 2020, quand la quarantaine de bus, transportant une première vague d'orpailleurs ressortissants nigériens, en provenance du Burkina Faso, franchit la barrière de la Police, à  l'entrée de la ville de Niamey. Ces compatriotes ont volontairement décidé de rentrer au pays, après la fermeture des sites d'orpaillage de Kpogologo, une localité située à  7 kilomètres de Diébougou à  300 km de Ouagadougou, o๠ils cherchaient de l'or, depuis plusieurs années pour certains. Cette fermeture, décidée par les autorités burkinabé fait suite à  un incident, entre orpailleurs locaux et Nigériens le 5 avril dernier et qui s'est malheureusement soldé par treize (13) blessés du cà´té de nos compatriotes dont trois (3) blessés par balles et un (1) mort et plusieurs blessés du cà´té burkinabé. Malgré les mesures prises par le gouverneur de la région pour ramener l'ordre sur le site, les orpailleurs nigériens dont le nombre s'élève à  2.807, craignant des représailles, ont commencé à  quitter le lieu pour se rendre à  Ouagadougou.

Selon un témoignage, à  la date du lundi 13 avril 2020, quelque 1.549 personnes ont été bloquées au niveau de trois (3) localités à  savoir Kpogologo (1.182 personnes) ; Sabou (61 personnes) et Tita (81 personnes). En outre, 225 personnes étaient arrivées à  Ouagadougou. Ainsi, sur instructions du ministre en charge des Affaires Etrangères et des Nigériens à  l'extérieur, M. Kalla Ankouraou, le Consul général du Niger au Burkina Faso s'est rendu sur le site et les différentes localités o๠ont été cantonnés ces déplacés pour leur apporter de l'assistance consulaire et les rassurer de la disponibilité du gouvernement à  leur venir en aide avant leur éventuel retour au Niger lorsque la question de l'ouverture des frontières sera réglée. C'est parmi ces personnes que ces 1.350 ont été rapatriés.

A leur arrivée à  Niamey, le ministre Kalla Ankouraou leur a souhaité un bon retour au pays. Il les a ensuite, rassurés que le gouvernement et ses partenaires dont l'OIM mettront tout en Å“uvre pour leur séjour d'observation de 14 jours, au centre Séno, (Covid-19 exige) et pour leur évacuation dans leurs localités d'origine. «Je tiens ici à  remercier les autorités burkinabé pour leur implication dans le cadre du règlement de cette affaire et le rapatriement de nos compatriotes», a déclaré le ministre Ankouraou. Pour sa part, le Représentant de l'OIM au Burkina Faso, qui a convoyé les orpailleurs nigériens jusqu'à  Niamey, a déclaré que le voyage s'est globalement bien déroulé, en dépit de quelques entraves vites réglées. «C'est le lieu pour nous de remercier les autorités burkinabé et nigériennes, pour tous les efforts déployés, dans le cadre de cette opération de rapatriement des orpailleurs. Je n'oublie pas aussi la contribution de l'Union européenne, qui soutient l'OIM à  travers plusieurs appuis. Il y a un total de 1.350 orpailleurs, en provenance de plusieurs sites du Burkina Faso», a indiqué le Représentant de l'OIM, assurant que toutes les mesures préventives contre le COVID sont respectées tout au long de l'assistance de l'OIM à  ces orpailleurs. «Nous avons donc mis à  leur disposition des dispositifs de lavage des mains, des gels hydro-alcooliques, des masques de protection, pour minimiser la contagion. Nous les avons aussi sensibilisés par rapport à  la pandémie et par rapport aux gestes barrières», a-t-il précisé.

Quant à  la Directrice de Secours Humanitaire d'Urgence au Ministère de l'Action Humanitaire et de la Gestion des catastrophes, Mme Dan Galadima Mariama Oumarou, elle a indiqué le Ministère a pris toutes les dispositions pour le rapatriement, l'accueil, l'installation et la mise en quarantaine de ces orpailleurs, dans ce contexte sanitaire de pandémie du Coronavirus. «Avec l'appui de l'OIM Niger, nous avons pu installer 550 abris sur le site Seno, chacun de ces abris accueillera trois (3) personnes au lieu de six (6) habituellement. Ces rapatriés seront pris en charge, sur le plan alimentaire, durant les 14 jours qu'exige leur observation. En plus, chacun de ces 1.350 aura un kit NFI, qui est composé de plusieurs articles non alimentaires», a-t-elle déclaré. Ce site est doté de dispositifs de lavage de mains, d'un centre de santé et est entièrement sécurisé.

Selon Mme Dan Galadima Mariama, 150 autres personnes viendront s'ajouter à  ceux qui sont déjà  arrivés. «Nous avons donc prévu des places pour ces annoncés», a rassuré la Directrice de Secours Humanitaire d'Urgence. Notons que, c'est en 2017 que les ''chercheurs d'or'' ont découvert le métal précieux dans la zone, à  quelque trois kilomètres de Diébougou aux abords de la route nationale burkinabé N°27 sur l'axe Diébougou-Bobo-Dioulasso. Depuis lors, c'est la ruée vers l'or dans ce petit village, o๠on dénombrait plus de 20.000 orpailleurs sur le site.

Mahamadou Diallo(onep)