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Réunion de synthèse de la mission du Premier ministre dans la région de Tillabéri : «Ce qui nous réconforte le plus, c'est l'engagement des différents acteurs directement concernés par le projet», déclare M. Brigi Rafini à  propos du programme Kandadj

Au terme de sa mission de sensibilisation des populations de la région du fleuve directement impactées par le Programme Kandadji, le Premier ministre Brigi Rafini a présidé dimanche dernier, une rencontre d'échanges dans la grande salle de réunions du gouvernorat de Tillabéri. Cette séance d'échanges a regroupé les représentants des populations (députés nationaux, chefs traditionnels, maires et conseillers municipaux), les préfets, mais aussi les cadres régionaux, départementaux et communaux, les représentants des partenaires techniques et financiers, ceux des programmes et projets ainsi que les acteurs de la société civile locale. Le Chef du gouvernement était entouré pour la circonstance du Médiateur de la République, du directeur de cabinet du Président de la République, plusieurs membres du gouvernement, du gouverneur de la région de Tillabéri et du Haut-commissaire à  l'Aménagement de la Vallée du Niger. Il s'agit, à  travers ses échanges de recueillir les observations et propositions de la part des différents acteurs, après les séances d'échanges directs que le Premier ministre a eu, toute la journée du samedi avec les populations de plusieurs villages qui seront impactés par le Programme d'une part. D'autre part, il s'agit pour le Chef du gouvernement d'apprécier ensemble les leçons tirées de la 1ère vague de déplacement des populations. Dans son introduction à  la rencontre le Chef du gouvernement s'est félicité de l'accueil exceptionnel que lui ont réservé les populations. M. Brigi Rafini a tout de suite annoncé la démarche par laquelle le gouvernement entend mener la 2ème vague de l'opération de relogement. « Le gouvernement est déterminé à  ce que nous repartions cette fois-ci du bon pied, après les difficultés connues lors de la 1ère vague. Il faut que ces difficultés nous servent de levier pour repartir du bon pied » a déclaré le Premier ministre.
Le Chef du gouvernement de préciser que le gouvernement accorde une très grande attention à  l'aspect social du processus. Soulignant l'ampleur des défis à  relever à  travers notamment le déplacement de plus de 30.000 personne, M. Brigi a Rafini a précisé que le gouvernement a pris l'engagement, devant les PTF, de réaliser cette opération dans le temps, de terminer la construction du barrage à  l'horizon 2020 et de passer à  la phase d'exploitation dudit barrage. Pour ce faire, le gouvernement a besoin de l'avis de tous les acteurs et surtout des populations directement impactées « Nous refusons de rester dans les bureaux de Niamey et de se contenter des rapports. Les populations concernées sont des hommes et des femmes qu'il faut écouter. Nous sommes venus les rencontrer, les écouter et sentir leurs espoirs mais aussi leurs inquiétudes » a-t-il déclaré.
Le Premier ministre d'assurer ensuite que les partenaires font confiance au gouvernement. «Ils ont mis les moyens à  notre disposition. Nous n'avons pas le droit d'échouer, ni même d'hésiter » a-t-il déclaré, précisant qu'il ne s'agit nullement pour le gouvernement de procéder à  un quelconque déguerpissement forcé des populations. «Nous devons Å“uvrer ensemble pour la concrétisation de ce vÅ“ux rêves. Nous devons avoir le courage de relever ensemble ce défis» a-t-il estimé, rappelant au passage, les avantages du Projet. « Quand on regarde les indicatifs socioéconomiques de la région de Tillabéri, ce projet va améliorer nettement la qualité de vie des populations et leur revenus. Il permettra la réalisation de la sécurité alimentaire et la souverainement énergétique, non pas pour la région de Tillabéri seulement mais aussi pour tout le pays» a déclaré M. Brigi Rafini avant d'assurer que le gouvernement reste ouvert à  toutes les observations et propositions en vue de la réussite du processus.
«En nous rendant hier dans les différents villages, nous avons vu des populations qui méritent qu'on les soutiennent dans cette phase du Programme. C'est pourquoi j'en appelle à  tous les acteurs, en particulier les chefs traditionnels, les élus locaux, les services techniques ainsi que la société civile, à  jouer chacun sa partition pour la réussite du Programme. C'est l'honneur non seulement de la région mais aussi du pays qui est en jeu » a dit le Chef du gouvernement.

Dans les échanges qui ont suivi, l'introduction du Premier ministre, les différents intervenants ont, à  l'unanimité, salué la démarche ainsi adoptée par le gouvernement.

«Il y a des incompréhensions et des mécontentements que votre déplacement a permis de dissiper»
Almoustapha Soumaila ancien ministre

Ainsi, des députés nationaux, des maires, des leaders locaux, des anciens hauts cadres ressortissants de la région ont surtout exprimé l'adhésion des populations à  la dynamique impulsée par le Premier ministre Brigi Rafini. « Il y a des incompréhensions et des mécontentements que votre déplacement a permis de dissiper » a affirmé l'ancien ministre Almoustapha Soumaà¯la qui souligne par ailleurs que les populations n'ont jamais été contre le barrage parce qu'elles voient comment a évolué leur environnement. Il a évoqué les impacts du changement climatique que les populations vivent avant d'assurer qu'après le passage du Premier ministre, les populations se sont organisées pour recenser leurs doléances et formuler des propositions visant à  contribuer à  la réussite du processus.
Quant aux députés Yacouba Hassane Maiga et Ayouba Hassane, ils ont salué la volonté du gouvernement de travailler avec les populations pour la conduite du processus. Ils ont par ailleurs recommandé la création d'un cadre de concertation qui regroupera tous les acteurs concernés aussi bien du niveau national que local. Certains élus locaux comme le maire de la Commune rurale de Sinder ont posé la problématique de la prise en compte de l'envergure du programme Kandadji dans les plans de développements communaux (PDC) mais aussi le renforcement des capacités des communes en ressources humaines pour tirer un meilleur profit de ce vaste programme. D'autres élus (comme la maire de Kollo) ont soulevé des inquiétudes sur les éventuels impacts du programme Kandadji sur les villages situés en aval du projet. La lutte contre l'ensablement du fleuve Niger, la gestion durable des ressources du bassin sont, entre autres questions évoquées par d'autres acteurs.

l «L'avenir du bassin du Niger nous interpelle tous. C'est pourquoi, notre Association travaille à  mobiliser tous les acteurs autour de ce projet» M. Ibrahim Beidou, acteur de la société civile

Ainsi pour, l'acteur de la Société civile active dans la gestion des ressources naturelles des pays membres de l'ABN, Ibrahim Beidou le Programme Kandadji pose la problématique de la survie du bassin. « L'avenir du bassin du Niger nous interpelle tous. C'est pourquoi, notre Association travaille à  mobiliser tous les acteurs autour de ce projet » a déclaré M. Ibrahim Beidou qui estime que les problèmes de communication qu'on a connu lors de la 1ère vague de déplacement vont être surmontés si le gouvernement continue dans cette lancée de concertation et de participation des acteurs concernés.
Pour sa part, le Vice recteur de l'Université de Tillabéri a assuré que ladite université compte des compétences à  même de contribuer à  la réalisation de ce projet. Les enseignants chercheurs et les techniciens peuvent participer à  la réalisation des études, tandis que l'Université peut mobiliser chaque année 150 étudiants pour travailler sur les différentes thématiques du programme. Plusieurs autres intervenants dont des cadres techniques, des responsables de projets, et les responsables de la cellule Réinstallation ont évoqué la participation des services techniques étatiques dans la conduite du processus et la prise en compte des leçons tirées de la 1ère vague.
Après les questions, les contributions et les inquiétudes, le Premier ministre a demandé aux principaux responsables d'apporter des éléments de réponse aux différentes préoccupations soulevées. C'est ainsi que le Directeur de cabinet du Président de la République M. Ouhoumoudou Mahamadou est revenu sur l'aspect programmatique du projet et les péripéties qu'il a connues avec notamment la résiliation du 1er contrat. D'après le Directeur de cabinet du Président de la République, le gouvernement a fait reprendre un certain nombre d'études afin de corriger toutes les insuffisances constatées lors de la 1ère vague. Il a par ailleurs recommandé aux communes d'actualiser leurs PDC en prenant en compte le Programme Kandadji.
Quant au Haut commissaire à  l'Aménagement de la vallée du Niger, il a assuré que le gouvernement a mis en place un dispositif institutionnel et organisationnel pour accélérer la réalisation du programme. M. Amadou Harouna a par ailleurs, répondu aux inquiétudes posées par certains acteurs et qui portent sur l'impact du projet sur les villages en aval et sur l'ensablement du fleuve. Il a assuré que les villages situés en aval et loin de l'infrastructure ne connaà®tront pas d'impactés significatifs. En outre, la lutte contre l'ensablement est prise en compte dans le programme. La régulation de l'écoulement des eaux va contribuer à  prendre en charge cet aspect. Cette question de l'ensablement du fleuve est par ailleurs prise charge par le ministère de l'Environnement et l'Autorité du Bassin du Niger (ABN).
D'après le ministre de l'Environnement et du Développement durable, il y a actuellement 2 sous programmes qui s'occupent de cette question. Le 1er sous programme concerne le traitement du Gorouol, l'un des affluents de la rive droite qui charrie beaucoup de sable dans le fleuve. Le 2ème sous programme concerne tout le bassin du Niger. Pour ce qui est des inondations, le ministre Wassalké Boukari a indiqué que des actions de prévention sont en train d'être menées dont la construction des digues de protection à  travers le PGRC/DU, un programme financé par la Banque mondiale et l'Etat du Niger.
Tirant les conclusions de cette journée d'échanges, le Premier ministre a dit toute sa satisfaction eu égard aux contributions et propositions pertinentes faites par les différents intervenants. « Mais la chose qui nous réconforte le plus, c'est l'engagement des différents acteurs
directement impactés par le projet, à  Å“uvre avec le gouvernement pour la bonne conduite du processus », a précisé M. Brigi Rafini. Le Chef du gouvernement a encouragé les différents acteurs à  poursuivre ces consultations à  travers notamment un cadre formel de concertation qui sera mis en place à  cet effet. Il a insisté sur le rà´le des acteurs concernés en particulier les chefs traditionnels qui doivent sensibiliser davantage les populations sur les enjeux de ce programme pour le pays. Le Premier ministre a en outre assuré de la disponibilité du gouvernement à  écouter toutes propositions allant dans le sens de la bonne exécution du projet. « Nous tiendrons compte des erreurs du passé, mais aussi et surtout des inquiétudes et des recommandations formulées par les uns et les autres dans l'intérêt supérieur de notre pays », a conclu M. Brigi Rafini.

Siradji Sanda,Envoyé spécial(onep)